Le CPE a remis en avant la réalité des difficultés rencontrées, à la fois par les jeunes en échec scolaire et par ceux qui sortent de l'université après des formations et des diplômes peu valorisés sur le marché du travail.
Deux logiques contradictoires sont à l'oeuvre. Il faut, c'est une nécessité impérative, accroitre le niveau général de connaissance des habitants de notre pays. La poursuite d'étude, les champs à couvrir, les savoirs à acquérir sont de plus en plus complexe. Les générations futures doivent être porteuses de plus de matière grise qui est notre richesse partagée.
Dans le même temps, le système éducatif rejette ceux qui n'arrivent pas à se couler dans ce moule d'apprentissage du savoir et les laisse se débrouiller seuls avec leurs difficultés.
Le CPE avait comme seul objet de précariser tous les jeunes. Nous savons pourtant qu'il existe des pistes, mises en oeuvre par les organismes de formation professionnelle qui permettent de personnaliser les réponses à apporter à ces jeunes, en échec ou déclassés, face à l'entrée dans la vie active.
L'accompagnement de parcours mixtes, formation professionnelle de qualité et insertion dans l'emploi à travers les dispositifs d'apprentissage et d'alternance ont fait leur preuves. Dans l'enseignement supérieur, le CNAM propose depuis plusieurs décennies des formations d'ingénieur par l'apprentissage qui permettent au jeunes qui les suivent de trouver leur voie.
Ces formations, redonnant des lettres de noblesse à l'apprentissage qui a fait le bonheur de la société allemende à travers le "système dual", s'appuient sur un lien fort entre l'enseignement académique et la formation professionnelle avec un double tutorat de l'entreprise et de l'établissement de formation.
A l'issue de sa formation, le jeune diplômé se retrouve avec une expérience professionnelle réellement qualifiée et un titre moneyable sur le marché du travail. Effet induit également pour les jeunes stigmatisés de banlieue, la connaissance réciproque est une réponse contre les discriminations dont ils sont victimes.
Ces dispositifs pourraient être largement étendus à d'autres métiers et à d'autres secteurs de l'économie. Il faut surtout que la formation débouche sur une certification reconnue par les employeurs. Il existe de nombreux titre professionnels, des certificats de compétences à des diplômes professionnels niveau Bac+4, inscrits au Répertoire national de la certification professionnelle, dont la valeur correspond à des compétences et des métiers reconnus. Les établissements de formation professionnelle supérieure pourraient proposer ces formations par les voies de l'alternance. Les employeurs permettraient la qualification de générations entières qui n'ont accès aujourd'hui à l'emploi qu'à travers des petits boulots, jetables et corvéables, sans perspectives d'avenir.
Ce modèle peut se décliner pour les titulaires d'un bac professionnel, à travers des Certificats de qualification professionnelle supérieurs, pouvant se poursuivre par un BTS ou une licence professionnelle.
Les moyens existent à travers la Taxe d'apprentissage, les besoins des entreprises sont identifiés. Il faut redonner sens au travail. La seule exigence est alors dans l'accompagnement qui doit être complet et partagé, en particulier pour les jeunes qui sont rejetés loin de l'effort et de l'espoir d'avenir.
C'est un enjeu. Il mérite d'être creusé et l'ensemble des dispositifs de formation professionnels devraient se mobiliser pour développer ces filières comme le fait le CNAM sur l'ensemble du territoire.
Les commentaires récents