Une soirée débat vivante, passionnée, pleine de perspectives, voilà ce que Daniel Cohn-Bendit a apporté en venant soutenir Lucile Schmid.
Venu en 2002 pour animer une réunion de soutien lors du deuxième tour des élections législatives, Daniel Cohn-Bendit est venu cette fois ci dès le premier tour pour nous apporter sa vision de la recomposition de la gauche, dans une perspective d’ouverture européenne.
Brouillon et parfois en contradiction avec lui même, comme à son habitude, Daniel Cohn-Bendit a décoiffé les 150 personnes présentes, tassées devrais-je dire, dans la petite salle du restaurant scolaire de l’école Paul Bert.
Le principal message que je retiendrais est que notre démocratie n’est plus satisfaisante alors que les français se mobilisent et s’intéressent aux élections depuis plusieurs années. L’élection présidentielle devient l’élément structurant de la pensée politique. Le mode d’élection des députés ne permet pas de représenter les diverses sensibilités de gauche comme de droite à l’Assemblé nationale.
Cette évolution se fait sans débat et va rejetter dans l’invisibilité politique des pans entiers de notre pensée collective : antilibéraux ou antieuropéens, autogestionnaires ou autoritaires.
Face à la machine bien huilée de Sarkozy, le PS n’a pas fait la preuve qu’il avait évolué. On ne construit pas d’avenir en pariant sur l’échec des autres. Sans renier son histoire de gauche, en réaffirmant nos valeurs de liberté, d’émancipation, de solidarité, il faut avoir du courage en politique et ne pas avoir peur de dire que l’on s’est trompé, que telle ou telle mesure n’a pas eu les effets escomptés. La modernité porteuse d’un progrès collectif c’est la manière de respecter les gens en sachant qu’il n’y a plus d’hégémonie et qu’il faut continuellement être à l’écoute pour répondre aux besoins d’innovation.
De grandes questions sont devant nous, pour avoir refusé de les traiter alors que la Gauche était aux responsabilités. L’intégration des nouveaux arrivants reste à construire alors que l’on n’a pas su accorder leur légitime place à tous ceux qui vivent les exclusions et les discriminations. La France est un pays riche, peuplé de gens modestes. Les services publics doivent répondre aux besoins d’aujourd’hui de la population. Cela interroge sur la place de l’Etat dans la définition de ces services publics, sa place dans la gestion. La politique fiscale, la nécessité d’un impôt juste et partagé par tous est également une des questions fondamentales de notre avenir.
Enfin, la question des contre-pouvoirs face à la machine infernale qui s'est mise en place avec Nicolas Sarkozy depuis 5 ans va devient cruciale. Et c’est là que la question des alliances pour faire vivre une démocratie réelle se pose avec une acuité encore plus grande.
L’opposition en peut pas être seulement celle du Parti Socialiste. Il faut pouvoir répondre aux injonctions contradictoires des électeurs. Une opposition multicolore doit accepter la mobilisation sociale nécessaire parfois relayée par les organisations politiques qui ne veulent pas gouverner. Mais pour avoir des résultats il faut également réunir les forces qui souhaitent un changement dans les pratiques. C’est sans doute à nous, militants des territoires et de la gauche laïque de construire des accord locaux avec tous ceux qui veulent reconstruire une alternative politique pour imposer à nos dirigeants respectifs de faire de la politique autrement et d’écouter, pour y apporter des réponses solides, les attentes des habitants de ce pays.
C’est en tout cas ce qui se passe aujourd’hui à Issy-les-Moulineaux et nous allons continuer.
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