La France a vraiment du chemin à faire pour retrouver le sens de la démocratie.
C’est assez phénoménal : d’après le forum des droits de l’internet déclare que le vote électronique satisfait les municipalités et que les constructeurs sont contents.
Il faut lire sérieusement le rapport qui vient d’être rendu public. Les travaux ont consisté à écouter les experts « autoproclamés » comme M. Legale, ex-employé de Santini, qui rêve de vote sur internet, au mépris du contrôle citoyen qui empêche de faire vivre la démocratie à la va-vite. Issy-les-Moulineaux a été un condensé des problèmes d’ordinateurs de vote :
- achat de machines non agrées,
- décision de poursuivre les protestataires devant les tribunaux alors que le ministre de l’intérieur de l’époque avait informé le maire qu’il utilisait du matériel illégal,
- prêt puis location en secret de machines dont on n’a jamais su la réelle conformité à la réglementation,
- dénonciation du marché d’achat plus de 4 mois après les élections et après avoir constaté que le fabriquant avait menti à la municipalité,
- problèmes récurrents lors du déroulement des scrutins : pannes, difficulté d’utilisation par des personnes âgées ou handicapées, non garantie du secret du vote, comptages montrant des différences entre les émargements et les votes enregistrés
- instrumentation de l’interface
- « oubli » de l’envoi de la propagande officielle
Bref, Le panel des "autorités" autorisées à travailler avec le "Forum des droits sur l'internet" était bien verrouillé. A part l'APRIL, il n'a pas été fait appel aux réels usagers que sont les électeurs. Ce n'est pas faute d'avoir essayé et demandé, en tant que conseiller municipal d'Issy-les-Moulineaux (ville qui a été un condensé des problèmes d'ordinateurs de vote) à être entendu.
On m'a renvoyé aux "experts" autoproclamés. Beau sujet de déni de confiance dans la parole.
Alors que l'état de l'Ohio vient de reconnaître que les élections auraient été truquées en 2004, permettant l'élection de Bush, ici, on se congratule sur l'intérêt des machines.
En effet, après la Californie en août dernier, c’est un autre état qui découvre que les ordinateurs de vote ne sont pas fiables. La Secrétaire d’État de l’Ohio a confirmé il y a quelques jours que les élections auraient pu être truquées en 2004 !
Les disfonctionnements constaté, les défauts importants de sécurités incorporés dans les systèmes de vote ont pu altérer l’intégrité des élections.
D’après les représentants de l’administration de l’état, ces éléments rendent le résultat vulnérable aux manipulations et détournables par des techniques simples.
Les responsables des élections de l’État de l’Ohio confirment que les résultats de l’élection présidentielle de 2004 ont pu être facilement falsifiés. Rappelons que c’est le résultat de l’Ohio qui a fait basculer le résultat en faveur de JW Bush face au démocrate John Kerry.
Le rapport présenté le 14 décembre est sévère. Les machines, y compris les iVotronic de ES&S (les machines utilisées à Issy-les-Moulineaux), présentent des lacunes importante de sécurité.
La démarche pragmatique des autorités américaines tranche avec notre façon de traiter les problèmes. D’un côté des études indépendantes confiées à des labos de recherche universitaires, des conclusions politiques importantes, avec mises en examens de responsables ayant promu un système de vote fragile et non conforme aux exigences de la démocratie, une réflexion sur la transparence du vote, la légalité des scrutins, la satisfaction de l’idéal démocratique. De l’autre, des commissions fermées, publiant des rapports qui relayent les arguments des décideurs publics et des vendeurs de matériel, sans aucune prise en compte des impératifs de notre système électif.
Oui vraiment, notre pays a un long chemin pour devenir une démocratie adulte.
Lu dans The Free Press :
Ohio Secretary of State confirms 2004 election could have been stolen
by Bob Fitrakis and Harvey Wasserman
Ohio's Secretary of State announced this morning that a $1.9 million
official study shows that "critical security failures" are embedded
throughout the voting systems in the state that decided the 2004
election. Those failures, she says, "could impact the integrity of
elections in the Buckeye State." They have rendered Ohio's vote counts
"vulnerable" to manipulation and theft by "fairly simple techniques."
quelques éléments tirés du rapport de l'Ohio qui montrent que les résultats peuvent être manipulés facilement :
Physical Access Testing
The ES&S system performed “poorly” in the physical access testing because physical
access to many of the system components could be used to “cause availability issues,”
making voting machines inoperable to “attack the integrity of the elections data and
process and introduce chaos in the elections process.” (Technical Manager’s Report,
ES&S, at 9.)
File Systems Access Testing
The ES&S system performed “poorly” under the file systems testing. Several
vulnerabilities on system components used at precincts and boards of elections could be
used to introduce malware to the components. (Technical Manager’s Report, ES&S, at
10, 12.) MicroSolved identified the following security weaknesses in the file system
testing:
• At the precinct level, the interaction of the DRE units with their memory
cards proved to be “extremely vulnerable.” (Id. at 12-13) MicroSolved was able
to cause a DRE to crash by tampering with a memory card, which could cause an
unauthorized individual to introduce malware into the DRE component or its
memory card and transfer illicit code to the Unity server. While access to
memory cards is protected with tamper seals, MicroSolved found the seals were
“easily circumvented.” (Id. at 13.)
• At the board of elections level, more “critical vulnerabilities” were identified.
(Id.) For example, “fuzzing” – a software testing technique that consists of
finding implementation bugs using malformed data injection in an automated
fashion – of a certain file of ES&S’s central count optical scan machine, the
m650, caused errors in the tabulation mechanism, which could be used to
manipulate the vote count in the tabulation process. The Unity software also
showed several areas of exposure to file fuzzing and input formatting attacks.
According to MicroSolved, “[b]y leveraging these vulnerabilities through either
direct access or through malware, an attacker is likely to be able to damage the
software or influence its proper operation and handling of vote data.” (Id.)
• By using simple network applications, MicroSolved was able to reveal
sensitive data hard coded in the software. Unauthorized individuals could use
this information to design malware or compromise the software. (Id.)
• A mechanism exists in the Unity software for a user to arbitrarily edit vote
totals. (Id.)
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