Aujourd'hui la logique d'aglomération impose de regarder au delà des limites de la ville. Boulogne-Billancourt est à son tour victime de décisions qui remettent en cause son développement harmonieux.
Penser la ville, contrairement à ce qui a été fait ces dernières années à Issy-le-Moulineaux ou à Billancourt, c’est participer à la construction d’un modèle urbain pour le XXIe siècle. S’interroger sur notre manière de vivre, de se loger, de travailler, de se cultiver, de se divertir, de se déplacer dans le futur. C’est réfléchir à la définition d’un cadre et d’une approche qui donnent à chaque identité, à chaque parcours, à chaque dessein, la chance de s’exprimer et de se fondre dans un projet collectif enthousiasmant. Échangeons plus avant sur ces sujets qui sont au coeur de mon engagement politique.
La grande question du moment est la construction des tours. Certains voudraient rejoindre Shanghai ou Dubaï. Ce n'est pas la panacée de la modernité. Les architectes qui veulent des tours sont dans une régression phallique navrante. Les élus qui les écoutent sont soumis à cette dictature de la plus haute, de la plus grosse. Moi, j'aime la ville quand elle respire de toutes ses diversités. Le manque de créativité est flagrant dans l'urbanisme que l'on nous propose à Issy et à Billancourt. La juxtaposition de bâtiments insignes, dessinés par des architectes de renom et bâtis partout par les mêmes constructeurs-bétonneurs-aménageurs-investisseurs ne fait pas la ville.
Il est temps de se ressaisir et de revenir au plancher des vaches : comment densifier le cœur de l'Ile de France pour loger ceux qui en ont besoin ? Il faudra faire preuve de sagesse partagée. Sans doute supprimer des immeubles de bureau pour y reconstruire des logements pour tous. Exproprier des spéculateurs pour retrouver la maîtrise publique du foncier. Il n'est pas admissible par exemple que l'armée ait vendu le Fort d'Issy, Bien National, au plus offrant, aboutissant à une surdensification des constructions à des prix tels qu'ils donnent le vertige à l'homme normal que je suis.
Il faut traiter la boucle de Seine comme un ensemble unique en terme de paysage et d'organisation urbaine. La question de la ville ne se résume pas au bâti. Il faut laisser des espaces de respiration. C'est pourquoi je suis totalement impliqué, à mon niveau, depuis l'origine dans la bagarre contre la création de l'autoroute urbaine sur la RD7 et plus récemment pour sauver la Fabrique Gaupillat. Combats en partie perdu aujourd'hui, mais sur lesquels il sera possible de revenir si une majorité politique différente dans les Hauts-de-Seine faisait la jonction avec les projets parisiens des berges. Ce sont ces logiques que je défends avec mes collègues de gauche au sein du conseil de la communauté d’agglomération GPSO. L'action citoyenne que je mène à Issy-les-Moulineaux depuis 1995 m'a fait participer à plusieurs grands combats pour notre environnement commun. Certains ont été gagnés. D'autres peuvent l'être si une mobilisation formidable se remet en route.
Souvenez vous le travail fait par le collectif anti-muse, ce réseau d'autoroutes souterraines que Pasqua voulait concéder aux bétonneurs. C'est le regroupement de tous, habitants, associations, élus et partis politiques (de gauche et écologistes seulement, hélas) qui a fait fléchir le Conseil général.
Souvenez-vous la Fondation Hamon, ce célèbre promoteur qui a « récupéré » la collection d'art contemporain de Renault dans des conditions non élucidées. Il voulait, avec ses amis Pasqua et Santini, bâtir un immense bloc de béton sur l'Ile St Germain pour y abriter ses œuvres. Les deux élus sont mis en examen dans cette affaire, on attend toujours, depuis près de 10 ans, que la justice fasse son travail. Ce dossier a été porté là encore par une mobilisation massive des toutes celles et ceux qui refusaient l'urbanisation de cette partie de l'ile.
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