Laurent Pieuchot, Issy-les-Moulineaux ... et ailleurs

Goodbye Bert

Bert du Aime, dans le Morvan, depuis 1969, tu faisais partie de mon paysage que tu peignais si bien. Le Moulin, lieu magique, lieu mythique pour la famille et les associés. Ado, nous aimions nous y arrêter, poser les mobylettes contre la porte de la grange et monter voir ce qui se passait sur la berge.

Nous autres, français, nous ne savions pas que tu étais un grand homme, écrivain, peintre, homme d'aventures. C'était ton choix, toujours respecté.

Matt, Camille, William, Rosemarie vous l'avez accompagné, comme toujours. Et nous, du coté français, ici ou dans les marges du désert d'Arabie, nous avons pensé à vous et partagé votre peine. Il nous reste la mémoire. Gardons la précieusement.

Les journaux du monde entier ont transmis la nouvelle, mais l'annonce ne sera pas faite en France. Une dépêche d'agence ne donne jamais l'émotion, mais c'est une nouvelle nécessaire.

Goodbye Burt

AP - William Wharton, qui avait remporté le National Book Award pour son premier roman, "Birdy", dont avait été tiré un film du même titre, est décédé mercredi 31 octobre à Encinitas, en Californie, à l'âge de 82 ans.

Hé ! Patate !

Dimanche dernier, le 20 août avec quelques amis bien choisis, nous avons réussi à nous introduire en douce dans l'Abbaye de Corbigny pour aller déguster l'exposition Hé ! Patate ! concoctée par Jean Bojko et le TéATr'éPROUVèTe dans le cadre des "Jardins d'Etonnants" en partenariat avec Germicopa.

Cette expo est une véritable dégustation visuelle de pommes de terre
du 9 juillet au 17 septembre prochain dans les caves fraîches de l'Abbaye de Corbigny
On y goute avec volupté les oeuvres  de
Sylvie Roche
Anne Devillèle
Robert Gernot
Rommert Boonstra
Philippe Zunino
Derk Jan Guerritsen
Cette exposition est complétée par un parcours pédagogique qui permet de tout savoir sur la pomme de
terre.

C'est jusqu'au 17 septembre, à Corbigny, allez y ça vaut la peine (c'est ouvert tous les jours sauf le dimanche....)

Faire son potager c'est être cultivé

TéATr'éPROUVèTe - abbaye du Jouïr - 58800-Corbigny - France - tél : +33 386200517

Aujourd’hui, c’est la Saint Barthélémy.

Il y a 434 ans, à Paris, les fanatiques catholiques s’en prenaient à leurs frères de la RPR (religion prétendue réformée), début de massacres inter religieux  et de guerre civile qui laissa des traces pendant des décennies.

Dans l’actualité de la planète Terre, aujourd’hui, sous d’autres cieux, au nom d’autres croyances et au nom du même dieu, ces atrocités perdurent et se développent.

Et parfois, on tombe sur des racourcis étranges : dans le Morvan, cet été 2006, Vézelay a décidé de commémorer la paix dans une série de manifestations d’envergure. Superbe initiative, programme large et éclectique.

Pourtant, dommage pour l’image, ces activités se font dans une filiation affichée du 860e anniversaire du début de la deuxième croisade lancée par Saint Bernard... croisade qui fut, en 1146, la première à réunir l’Europe mais qui finit plutôt mal à Damas deux ans plus tard.
Seul résultat encourageant : l'échec est durement ressenti par les populations "occidentales" et on commence à douter que la croisade soit une œuvre pie, puisque Dieu abandonne ceux qui combattent pour lui...

Religion et politique ne font vraiment pas bon ménage. Pour comprendre, il faut sans doute sortir son Joker, un des sponsors de la commémoration 2006 à Vézelay.

"Je suis cultivé(e) , je fais du potager"

                                             Dans le cadre de l'action

                              "Les Jardins d'Etonnants"

Je prends la liberté de vous inviter à découvrir le travail étonnant et détonnant réalisé dans le jardin potager de mes amis Monique et Jean-Paul Pouillot avec Marie Goussé ( artiste plasticienne)

 

le samedi 2 septembre à 10h00

parce qu'un jardin c'est si beau le matin!

à Châtin

(tout près de Château - Chinon )

Grand Prix de Formule 1

Pour faire chaud, il fait chaud. On dort les fenêtres ouvertes.
A Magny-Cours, les moteurs vont exploser et les oreilles des riverains aussi.
On brûle du pétrole à tout va. Vivement la crise de l'énergie... les pétrolettes rouleront au maïs, toujours ça de moins pour les gitanes du même nom.
Je ne vais encore pas me faire des amis chez les fumeurs... mais je n'ai pas de soucis pour eux, ils sont bien défendus.

AHHH Magny-Cours, qui se rappellera dans quelles conditions ce petit circuit automobile local, sur les terres du mari d'une amie d'un certain François M., deviendra protégé par la puissance publique nivernaise puis nationale ? Qui pourra nous dire le volume d'argent public englouti dans ce projet qui devait porter le développement de cette zone rurale et dont on voit bien qu'il n'en faut pas beaucoup pour que ce pays retourne à la friche ?
Beaucoup de bruit pour pas grand chose !

En parlant de bruit, pas de chance les isséens de faire une grasse matinée ce dimanche avec les fenêtres ouvertes : à cause de Magny-Cours, à l'occasion du Grand Prix de France de formule 1, la limite du nombre total de mouvements journaliers sur l'aérodrome de Paris - Issy-les-Moulineaux a été portée de 70 à 100 le dimanche 16 juillet 2006. C'est écrit dans le journal officiel de la République Française.
Et cela sans compter les "les vols à caractère humanitaire ou sanitaire, les aéronefs effectuant des missions de protection des personnes et des biens ou des missions d'Etat et les aéronefs militaires ". Là dedans, il va bien y avoir quelques vols de personnalités bien placées qui iront faire les fous dans le paddock ou les tribunes VIP au milieux des charolais.

L'appel de la patate...

Jean Bojko nous demande de signaler la chose, comment puis-je résister à vous en faire profiter ?

Dans le cadre des "Jardins d'Etonnants" et pour réaffirmer que "faire son potager c'est être cultivé", le TéATr'éPROUVèTe met en place en collaboration avec l'Abbaye de Corbigny et en partenariat avec Germicopa (créateur de l'Amandine)
une dégustation visuelle de pommes de terre
du 9 juillet au 17 septembre prochain dans les caves de l'Abbaye du Jouïr à Corbigny
On pourra goûter les oeuvres insolites de Robert Gernot qui photographie la pomme de terre depuis plus de 30 ans et auteur du très beau livre "pomme de terre: cultures et création" aux Editions du Palémon.
On pourra aussi dévorer des yeux les photographies déroutantes et pleine d'humour de Rommert Boonstra sur le même thème (voir affiche) , artiste hollandais associé à une jardinière du Morvan pour les "Jardins d'Etonnants".
A cet occasion et pour rester fidèle à la démarche qui consiste à associer les habitants , un appel est lancé à tous les photographes , amateurs ou non, qui voudraient s'essayer sur le thème de la pomme de terre et exposer aux côtés des deux photographes cités.
Cette exposition sera complétée par un parcours pédagogique qui devrait rassasier tous ceux  qui veulent tout savoir sur la pomme de terre.
Les propositions peuvent être envoyées par courriel à [email protected]  (attention aux fichiers trop lourds 3 photos maxi) ou bien par courrier à TéATr'éPROUVèTe abbaye du Jouïr 58800-Corbigny - France - tél :0386200517

Les Jardins d'Etonnants

Ceux qui ne connaissent pas Jean Bojko ont bien du malheur.
De Corbigny avec sa bande du TéATr’éPROUVèTe, il invente la culture. Son prochain projet va encore nous en faire voir de toutes les couleurs, à travers les jardins potagers et la relation d'artistes avec les jardiniers, la relation des jardiniers à l'art...

Je cite Jean Bojko :
"... travaillant depuis plusieurs années sur un territoire essentiellement rural , il nous a semblé qu’autour de nous , à notre proximité, dans notre quotidien, existaient des espaces de « Tiers culture » c’est à dire des lieux de pratiques ,de connaissances , de réflexion , de créativité, d’interrogations, de doutes mais aussi de plaisirs , non reconnus comme des espaces de Culture avec un grand C.

Une personne capable aujourd’hui , de manière réfléchie , de produire sa propre nourriture en cultivant son jardin peut elle être considérée, au même titre que celle qui se passionne pour le théâtre, la musique et la littérature, comme une personne cultivée?

Si l’art du jardin est devenu une évidence , celui du potager reste confiné à un espace de « Tiers culture » alors que se posent au quotidien des problèmes écologiques nécessitant une compréhension fine des processus naturels, des conséquences de toute activité humaine, de la surproduction et de la surconsommation , en un mot des équilibres vitaux qui régissent la biosphère.

Si être cultivé , c’est tenter de vivre en intelligence avec son environnement , le potager qui nous rappelle en permanence la fragilité des processus nous sert de lieu d’expérimentation au quotidien et dans la proximité, de notre rapport à la nature avec ce lien constant à la nourriture c’est à dire à une nécessité vitale. Il nous renseigne également de la même manière sur notre espace de liberté et de créativité au sein du monde naturel. Il peut devenir alors un lieu de langage, un lieu où des choses , de toutes sortes, se disent , s’expriment, comme pour vérifier l’adage bien connu : « montre moi ton jardin et je te dirai qui tu es .»..."

Rendez-vous à l'été 2006 pour participer à la visite de ces jardins d'étonnants... et allez sur le site du Théâtre Eprouvette pour dévouvrir le projet des jardins et toutes la aventures passées qui vivent encore dans le coeur des gens du Morvan.

L'Europe ne s'est pas faite en un jour....

Dans une vie antérieure, je militais à la campagne. Président de Lai Pouèlée, association pour l'expression populaire en Morvan, avec quelques autres, nous tentions d'expérimenter le développement rural à travers la culture, l'économie, les contes, la musique, les confitures et les fromages. Porteurs de micro initiatives, fervents partisans d'une démocratie ouverte et participative, nous tentions de faire vivre des réseaux de compétences que nous pensions support de redéveloppement face aux compagnies d'assurance et à la Caisse d'Epargne qui achetait des montagnes entières pour couper à blanc les feuillus et planter du sapin. Le maire de Château-Chinon de l'époque nous disait toujours : "faites vos preuves les p'tits gars, et nous verrons comment vous aider".
Il est devenu Président de la République et s'il n'a pas oublié Château-Chinon, il n'a plus donné signe de vie sur nos projets. Les autres, non plus, sauf le Christian, jeune sous-préfet à l'époque, que j'estime beaucoup et qui a du lire ce que nous écrivions. Il a depuis fait une brillante carrière, mais il est resté simple.
Dans l'Almanach du Morvan 1993, j'avais commis un édito que je viens de retrouver et, allez savoir pourquoi, j'ai envie de le ressortir. J'ai bien écrit cela en novembre 1992. L'Almanach a bien été publié en 1993. L'actualité bégaye, et ça ne me rassure pas sur notre futur commun.
LP 15 juin 2005

Paroles de ruminants

Un de mes camarades de Lai Pouèlée, un poète génial et méconnu, le Pierrot, a écrit des millions de pages, toutes plus proches de la vraie vie que tous les discours des hommes politiques réunis. Heureusement, maintenant il y a des femmes politiques, on espère que ça va remonter le niveau.
Le Pierrot donc, écrit, conte, dessine, danse, musique, mais ne compte pas, en tout cas ni les sous de l'association qui nous réunissait, ni sa peine pour développer une culture vivante.
Juste un exemple, rapport au référendum :

Paroles de ruminants

Choisir son camp, trancher entre le bien et le mal est un art difficile et noble puisque les anges et les démons sont experts dans l’art du masque et inversent les rôles par mille facéties ce qui, l’échelle d’une vie, revient à émousser lentement le coeur de l’homme, à le persuader que tout est égal et si compliqué qu’il ne faut surtout pas se mêler de choisir.
Ainsi derrière le sourire figé d’un Golden boy, les dents blanches d’un grand communicateur cathodique est il pensable que puissent se cacher les yeux jaunes du Grand Satan, la queue ridicule de Mickey, la fourche noire d’un bombardier furtif ?
(Des pieds fourchus je ne saurais jurer : les rechies ne marchent jamais pieds nus !)

Ah comme j’aime le rire narquois des vieillards qu’on a conduit à l’isoloir, le soir dans le fond des hospices !

Ah comme j’aime le bœuf soumis, nourri, parqué entre les haies, dépecé, haché, enduit d’oignons et de ketchup, car derrière son blanc regard de veau, mine de rien, il perce lentement la peau de la planète.

J’aime le bœuf, Mesdames Messieurs, j’aime le bœuf quand il pète.

Pierre Léger
in Almanach du Morvan 1993, publié par Lai Pouèlée