La trame urbaine d'Issy-les-Moulineaux est victime d'un dyktat de la majorité municipale : il faut densifier sans regards pour la vie des habitants. Remarquons au passage que la densité d'Issy est proche du 15e arrondissement et que ce qui manque sont des logements accessibles à tous en plus grand nombre dans la zone dense de l'Ile de France.
La diversité du tissu de la ville est menacé par la volonté d'uniformiser les hauteurs des immeubles, par le choix d'une densification non raisonnée, confiée aux promoteurs-constructeurs qui sont habitués à imposer leur loi et négocient en amont avant de rendre leurs projets publics depuis plus de 30 ans sur notre ville. Personne pour se poser la question d'une requalification et d'un partage équitable de l'espace disponible entre habitat, activités et autres fonctions urbaires.
Ce manque d'anticipation pour des réponses sérieuses aux besoins de service de la population a fonctionné pendant les 20 premières années de l'action du Maire et de ses équipes successives qui a segmenté, saucissonné le développement urbain en s'appuyant sur les ZAC permettant de s'abstraire des règles partagées et affichées des COS puis des PLU.
Pourtant, depuis 10 ans, le choix de privilégier coûte que coûte la spéculation immobilière et le manque criant de plan d'ensemble, de choix raisonnés et partagés par tous provoque des rejets de plus en plus forts des choix du Maire. En matière d'évolution de la ville, il faut aujourd'hui des débats constructifs (si j'ose dire) en amont qui laissent place à des propositions alternatives, à des idées fulgurantes et des envies de garder ciel et horizon visibles pour les générations futures, avant toute décision d'aménagement. Trop long, trop cher pour les promoteurs nous dirait l'adjoint en charge de l'urbanisme.
Le dernier exemple est la volonté d'imposer un immeuble lourd et envahissant dans un des derniers espaces ouverts du centre ville. Le square Weiden, qui ne sera pas agrandi eu egard à l'espace existant contrairement aux éléments de langage de la municipalité, va être encadré de constructions trop importantes pour ce quartier. Il va devenir "une poche de respiration" (sic). Des habitants, outrés par l'outrance du projet et la propagande municipale qui masque la réalité, ont fait part de leur opposition. Mobilisés, ils ont lancé une pétition signée par tout le voisinage et un blog relaie leur action (cliquez ici).
Le débat démarre. Un groupe de travail restreint va être constitué pour faire évoluer le projet (dixit le commissaire enquêteur). Que chacun prenne ses responsabilités et participe à l'enquête publique ouverte jusqu'au 20 octobre. C'est la première étape pour se poser la question de l'utilité de 60 logements de grand standing dont les prix au m2 font frémir.
Regrettons la frilosité de la majorité municipale qui aurait pu mener là une ambitieuse politique de rénovation urbaine, dans une logique publique autour d'un carrefour pivot de la ville, avec un espace ouvert et un pôle sanitaire et social dynamisé, associé à un petit programme de logements aidés insérés dans le coeur de ville.
A suivre...
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